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Cascade du Pas de l’Ours

à Cauterets

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Une des plus belles promenades dans les Hautes-Pyrénées est à coup sûr le « chemin des cascades » près de Cauterets, entre le Pont d’Espagne et La Raillère.

L'une des cascades rencontrées en chemin porte le nom de « Pas de l'Ours ». En effet, un rocher porte l'empreinte d'un ours géant, comme on peut le voir sur la photo.

Le Pas de l'Ours est en réalité une "marmite", sorte de trou que creuse l'eau dans les roches (même très dures) en faisant tourbillonner des cailloux.

Pour vous rendre à la cascade, le plus simple est de vous garer au grand parking du Pont d'Espagne et de descendre en direction de La Raillère (tout est très bien indiqué). La première cascade rencontrée est celle de Boussès, la seconde celle du "Pas de l'Ours" (compter 30mn de marche).

La légende du Pas de l'Ours

Il y a de cela longtemps, très longtemps, les ours avaient élu domicile dans les Pyrénées. Ils aimaient le grand air des sommets, les longues marches dans les forêts profondes qu'ils emplissaient le soir, de leurs sourds grognements. Ils aimaient les pâturages où s'égaient les troupeaux. Les bergers, il faut bien le reconnaître, les redoutaient. Mais qui oserait prétendre qu'une bonne brebis bien tendre n'a pas de quoi tenter le plus gentil des oursons?  

Certains se laissaient capturer pour que les montreurs d'ours gagnent leur vie. Ils apprenaient à danser, à se dandiner, dressés sur leurs pattes arrière, allant de village en village au bout d'une longue corde. C'étaient surtout les ours ariégeois qui se donnaient en spectacle. Avaient-ils un tempérament d'animal domestique? Par ici, l'ours se montrait plus indépendant, plus sauvage. Il avait sa fierté et c'est ce qui le perdait parfois, comme vous allez l'entendre.  

Un jour donc, un ours, qui arpentait le val de Géret à la recherche de quelques myrtilles ou autre gourmandise, rencontra sur son chemin un jeune chien. Jusque-là, rien que de très ordinaire. Ces animaux avaient l'habitude de se côtoyer, de se rendre de menus services. Mais notre ours était, ce matin-là, particulièrement mal léché ; quant au chien, il était, hélas ! affublé d'un bien vilain défaut, un de ces défauts qui nuit aussi bien aux animaux qu'aux hommes. Prétentieux, vaniteux, outrecuidant, tel était notre jeune héros.  

La cascade brillait de toutes ses gouttelettes qui dansaient au soleil. "Regardez comme je suis belle !" roucoulait-elle. Mais ni le chien, ni l'ours ne lui accordèrent le moindre regard, tout occupés à s'observer comme deux ennemis. Or, en cet endroit, le sentier est très étroit ; on ne peut se croiser qu'en prenant mille précautions. Et tous deux voulaient passer. Loin de les attendrir, le bruissement de l'eau les rendait encore plus hargneux.  

- Je suis le plus fort, songeait l'ours. Cet animal me doit la priorité.
- Je suis le plus malin, se disait le chien, croyant démériter s'il s'écartait un peu.  

Nos deux compères, après les salutations d'usage, se mirent à échanger des injures que la décence interdit de répéter. Sachez simplement qu'ils se traitèrent, entre autres insultes, de "dévoreurs de brebis" et de "fouille-poubelles".  

Après les mots, ils en vinrent naturellement aux pattes et aux crocs. Tout près d'eux, le précipice était si profond que les pierres qui se détachaient sous leurs pieds, roulaient sans fin dans l'abîme. L'écho répétait lugubrement les étapes de leur chute. Mais, aveuglés par une colère insensée, nos deux compères avaient perdu toute conscience du danger. Ils se battaient avec tant d'acharnement et de haine que tous deux glissèrent sur les premiers rochers. Etroitement enlacés, ils disparurent à jamais dans le gouffre dans fond."
Il nous reste les traces de leur combat : l'empreinte de l'ours et les traces de griffes du chien.

Quelques photos anciennes :

en 2009

L'ours a toujours exercé sur les hommes un mélange de crainte et de fascination. A ce titre, il fut exterminé de nos montagnes pour son comportement trop proche du nôtre (habitat, alimentation et attitudes...). Les derniers représentants de l'espèce ne résisteront plus longtemps aux intérêts économiques des bergers. L'avenir de l'ours dans les Pyrénées est très compromis. La légende ci-dessus est toujours d'actualité (remplaçons simplement le chien par l'homme) ; il n'y a apparemment pas de place pour les deux.

Il existe une deuxième légende : il s'agit de celle du berger de Cauterets Jean Berrets, qui fut poursuivi il y a très longtemps par une ourse énorme. Il ne dut son salut qu'en sautant dans la cascade. L'ourse en fit de même et sous son poids, ses pattes laissèrent de profondes marques dans la roche...

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